Cette page est une page d'archive : elle concerne le projet OpenAIRE de 2009 à 2012.
OpenAIRE (Open Access Infrastructure for Research in Europe) est un projet européen dont le but est d’accompagner l’obligation de dépôt en accès libre (deposit mandates) décidée par la Commission Européenne et le Conseil Européen de la Recherche (ERC).
Toutes les informations utiles sont accessibles sur le site web du projet qui sera régulièrement mis à jour. Plusieurs parties du site vont être prochainement traduites en français : http://www.openaire.eu/
Contexte
Le positionnement des institutions de recherche et des agences de financement en faveur d'une obligation de dépôt (/deposit mandate/) est devenu l'enjeu principal du mouvement des archives ouvertes et la condition de son succès. Les décisions prises outre-Atlantique par les NIH et l'université de Harvard ont été des catalyseurs importants.
En Europe, la décision de la Commission Européenne de rendre obligatoire le dépôt pour 20 % des recherches financées par le 7e PCRD constitue une étape très importante. Elle est venue renforcer l'obligation de dépôt rendue publique fin 2007 par l'European Research Council (ERC) pour les recherches qu'il finance.
Le projet européen OpenAIRE (Open Access Infrastructure for Research in Europe) a pour but d’accompagner concrètement la mise en oeuvre de ces deux décisions :
- la publication, le 17 décembre 2007, de recommandations de l’European Research Council (ERC) demandant la mise en accès libre des résultats des recherches financées par l’ERC au plus tard six mois après leur publication ;
- l’annonce à l’été 2008, par la commission européenne (CE) de l’obligation de diffusion en accès libre dans un délai de 6 ou 12 mois des publications issues de 20 % des projets financés par le 7e Programme Cadre pour la Recherche et le Développement (PCRD). Baptisé Open Access Pilot, cette décision importante est un premier pas vers une obligation de dépôt plus large.
Elle concerne de manière spécifique sept disciplines : santé, énergie, environnement robotique, sciences socio-économiques et humaines, programmes « infrastructures électroniques » et « science dans la société ». Cette obligation s’est traduite par l’ajout d’une clause spécifique aux accords de financement de l’Union (clause 39 du contrat type).
Afin d’accompagner ces deux décisions, la Commission a lancé au début de l’année 2009 un appel d’offre dans le cadre du 7e PCRD (partie Infrastructures) afin de mettre en œuvre « une infrastructure électronique et des mécanismes de soutien permettant l’identification, le dépôt, la consultation et la gestion des articles financés par l’ERC et le 7e PCRD ».
Le projet OpenAIRE a été retenu au mois de juillet 2009. La Commission y attache une importance particulière car de son succès dépendra l’extension de l’obligation de dépôt à l’ensemble des recherches qui seront financées par le 8e PCRD. Les enjeux liés à la réussite d’OpenAIRE sont donc considérables pour le mouvement de l’Open Access à l’échelle européenne.
Membres et durée du consortium
OpenAIRE regroupe 38 institutions représentant 26 des 27 pays de l’Union Européenne (manque le Luxembourg).
Le coordonnateur du projet est l’université d’Athènes. L’université de Göttingen est également particulièrement impliquée.
Le projet a débuté le 1er décembre 2009 pour une durée de 36 mois (jusqu’au 1er décembre 2012).
Il a été prolongé par le projet openAIREplus qui élargit son périmètre aux données de la recherche, jusque fin 2014. La Commission travaille à la pérennisation de son infrastructure.
Objectifs opérationnels
Le travail d’OpenAIRE va s’articuler autour de trois objectifs opérationnels représentant 8 lots (work packages : WP) principaux :
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Objectif 1 : élaborer des structures de soutien pour les chercheurs devant déposer leurs publications (Networking activities).
- WP1 : management de l’ensemble projet
- WP2 : établissement d’un système européen d’aide au dépôt (European helpdesk)
- WP3 : dissémination dans les pays membres de l’Union Européenne
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Objectif 2 : mettre en œuvre l’infrastructure électronique permettant d’accéder aux publications scientifiques et aux données de recherche (Service activities).
- WP4 : mise au point de l’interface de dépôt (IHM)
- WP5 : mise au point du système de stockage
- WP6 : maintenance et gestion opérationnelle du système
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Objectif 3 : expérimenter la gestion des données de recherche (Research activities).
- WP7 : spécificités disciplinaires
- WP8 : statistiques d’usage et d’accès
Le dispositif envisagé par OpenAIRE s’appuiera sur les entrepôts existants, qu’il s’agisse d’archives de niveau institutionnel, disciplinaire ou national. Le portail mis en place au niveau européen ira moissonner les métadonnées des articles concernés par l’Open Access Pilot dans différents entrepôts et en présentera une vision consolidée. Une possibilité de dépôt direct dans l’archive européenne sera néanmoins proposée aux chercheurs ne disposant pas d’archive dans leur institution/pays.
Rôle de Couperin au sein du dispositif
L’implication de Couperin dans OpenAIRE se situe dans le cadre de l’objectif 1 et plus précisément des WP2 (European Helpdesk) etWP3 (dissémination). Son rôle est celui de bureau de liaison pour la France (national liaison office).
Le rôle respectif de ces deux niveaux peut être résumé ainsi :
- la composante européenne du dispositif doit être établie dans les 6 premiers mois du projet avec un pilotage de la fondation SURF (Pays-Bas). Elle sera le premier contact pour les chercheurs ne disposant pas de relais nationaux et pour les gestionnaires des projets européens concernés par l’Open Access Pilot.
- le bureau de liaison – Couperin en l’occurrence – joue un rôle central dans le schéma prévu par OpenAIRE dans la mesure où il est à l’interface entre les chercheurs et leurs institutions d’une part et les services européens d’autre part. La coordination stratégique de l’ensemble des bureaux nationaux est assurée par l’université de Göttingen.
Le fait que Couperin rassemble une large partie des acteurs de la recherche française dans une dynamique de réseau est un élément facilitateur pour remplir une telle fonction qui suppose de disposer de relais au niveau des institutions.
Sur un plan organisationnel, les pays ont été regroupés en quatre ensembles sur une base géographique. La France est ainsi associée à l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Irlande, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni au sein de la « région 4 » coordonnée par l’université de Gand (Belgique).
Les actions pour la France
Après la phase d’initialisation du projet avec nos partenaires européens, la première phase s’est focalisée sur la méthode à retenir pour le recensement des projets de recherche ayant donné lieu à publications : un Groupe de Travail Couperin s’est constitué pour initier et préparer cette phase et son déploiement dans la phase deux. Ce GT est un groupe de réflexion avec des experts issus d’établissements (Universités, EPST) ayant une connaissance de l’open access et du dépôt en archives ouvertes. Une première base de connaissance a été constituée par exploration systématique des publications signalées dans le Web Of Science (WOS), faisant référence à un financement européen (FP7 ou ERC).
En deuxième phase, le workshop du 16 mars 2011, a permis de rassembler une centaine de personnes dont une majorité de chercheurs, de coordonnateurs et de membres des Points de Contacts Nationaux (PCN) pour l’ERC, afin d’informer et de sensibiliser ces acteurs qui sont devenus des relais pour le projet.
En phase trois, Couperin a validé, pour la France, le développement de l’infrastructure technique utilisant le moissonnage des archives ouvertes par la plateforme OpenAire. Puis Alexandra Deniot a été embauchée par Couperin pour suivre ce dossier et plus particulièrement pour identifier les projets de recherche concernés par l’obligation de dépôt et prendre contact avec les chercheurs. A partir des données obtenues avec le WOS et avec la base CORDIS, la liste des projets du FP7 et la liste des chercheurs lauréats de bourses ERC a été validée. De nombreux contacts ont ensuite été initiés afin de rappeler l’obligation de signalement et de dépôt des publications.
(Vous trouverez à cette adresse < http://vimeo.com/17323937 > la vidéo expliquant les procédures pour repérer (via le web of science) et collecter (dans Zotero) les publications issues des projets FP7 concernés par la clause 39.)
A fin juillet 2012, date de la fin du contrat de l’emploi du contractuel sur cette mission, le bilan est le suivant :
• pour les lauréats des bourses ERC : contact de 45% des chercheurs ; 20 réponses pour 160 contacts,
• pour les projets du FP7 : contact de 90% des responsables et chercheurs impliqués ; 10 réponses sur 60 contacts,
• rencontre avec le PCN Environnement et le PCN Energie ;
• plusieurs archives françaises sont moissonnées par OpenAire : Hal, Archimer, CIRAD, INRA, OATAO, Dauphine ;
• des reportings réguliers (y compris financiers en ligne avec les outils de la Commission Européenne) ont été faits par Jean François Lutz et André Dazy vers la Commission Européenne ou vers les contacts de la Région Europe de l’Ouest, Gwen Franck ou Inge VanNieuwerburgh de Gand.
• des réunions des NOADS ont lieu à chaque meeting et en conférence téléphonique,mensuellement, pour faire le point sur les différentes actions entreprises
Les journées du 20, 21, 22 novembre 2012 à Göttingen ont été l’occasion de faire le point sur les avancées d’OpenAIRE et sur les futurs challenges posés par la mise en relation des articles et des données de la recherche. Ce temps de rencontre a permis d’initier le nouveau projet FOSTER.
De nouveaux guidelines sont publiés en juin 2013.
Une version beta du nouveau site est lancée en janvier 2014, facilitant le dépôt et incitant au dépôt des données de la recherche :https://beta.openaire.eu/
En 2013, la mise en compatibilité des archives françaises s'est poursuivie. Environ 15 archives
institutionnelles locales ou nationales sont désormais compatibles avec l'infrastructure OpenAIRE.
De nouvelles recommandations (OpenAIRE guidelines) sont publiées en juin 2013 : elles permettent
de se conformer aux demandes de l'UE pour l'identification des publications issues de recherches
soutenues par l'UE mais elle permettent aussi de valoriser les publications issues de recherches
financées par d'autres dispositifs nationaux ou européens.